Denys Arel

Andrée Roy
25 juillet 2017
Hélène Longval
24 juillet 2017

Pour moi, rien n’est planifié d’avance. Devant la toile blanche, cette surface à habiter, il faut oser le premier geste, la première tache de couleur. Cette première tache marque le début d’une aventure picturale où formes et couleurs vont interagir. Comme je travaille sans idée préconçue au départ, l’aventure m’amène dans des endroits imprévisibles. Sur des routes tranquilles le plaisir du jeu entre les formes, la couleur et la matière est au rendez-vous, les rencontres imprévues sont les bienvenues et les toiles au bout du chemin reflètent le plaisir de peindre. Une bifurcation et c’est l’exploration de la matière. L’intégration de divers matériaux vient enrichir le travail et lui donner une autre dimension. Quand la fantaisie entre en jeu, la gestuelle devient plus libre et la couleur jubilatoire.

Quel que soit le chemin emprunté, le geste spontané toujours animé du même souffle est privilégié. Pour citer Jean Dubuffet « Un tableau ne s’édifie pas comme une maison, partant de cotes d’architectes, mais dos tourné au résultat, à tâtons! À reculons! » Je n’hésite pas à détruire l’image pour en laisser émerger une nouvelle, plus urgente et ce n’est qu’après maintes transformations, souvent radicales que la toile cesse de m’interpeller et atteint le point de non retour. C’est alors qu’elle peut être offerte au regard du spectateur et à son propre imaginaire. À lui d’aller à la découverte du tableau, d’y errer à sa guise, d’accepter même de s’y perdre pour y trouver peut-être émotion et évocation de quelque rêve, fantasme ou souvenir.