Marcelle Ferron

Leo Ayotte
26 mars 2017
Bruno Côté
26 mars 2017

« Je veux que mon art entoure le monde ordinaire de bonheur et de couleur. »

Marcelle Ferron est une artiste majeure de la peinture moderne au Québec et au Canada. Elle naît à Louiseville, au Québec, en 1924, et n'a que sept ans lorsque sa mère meurt. Son père, notaire, offre à ses enfants une éducation propice à la libre pensée. Garçons et filles sont élevés dans un rapport d’égalité, ce qui contribuera à faire d’eux des êtres engagés dans l’évolution de la société québécoise des années 1940, et de Marcelle en particulier une artiste et une femme pour qui la peinture ne se limite pas à un loisir de jeune fille.

De santé fragile, Marcelle Ferron fait, dans son enfance, de fréquents séjours à l'hôpital. Sa fascination pour la lumière remonte à cette période. Elle raconte en effet qu’elle détestait le verre opaque des vitres de sa chambre d’hôpital qui l'empêchait d'observer la vie à l’extérieur, lui préférant la transparence des verrières : « Pour moi, dit-elle, le problème de la transparence remonte à un phénomène de l'enfance. J'avais été enfermée dans une chambre d'hôpital où le verre était dépoli et où je ne voyais rien. [...] C'est à partir de cet instant, inconsciemment sans doute, que je m'intéressai au monde de la transparence. » Elle arrive à Montréal au milieu des années quarante, après avoir suivi quelques cours à l'École des beaux-arts de Québec, et rencontre Borduas à l'École du meuble, épisode qui aura une influence majeure sur son art.

En 1946, elle se joint au groupe des automatistes et, en 1948, signe Refus global. En 1949 a lieu sa première exposition individuelle, à la librairie Tranquille, à Montréal. Puis, en 1953, elle part en France après l’effritement du groupe et rentre au Québec treize ans plus tard. Commence alors pour elle une période consacrée au travail du verre, pendant laquelle elle réalise de grandes verrières, la plupart du temps pour des commandes publiques. Les années quatre-vingt voient son retour à la peinture. En 1983, elle est la première femme à recevoir le prix Paul-Émile-Borduas. Marcelle Ferron est décédée le 19 novembre 2001 à Montréal.

Source : Véronique Millet

Véronique Millet est professeure de français au collège Dawson et poursuit des études de maîtrise en histoire de l'art à l'UQAM

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